Bronze « Le Fauconnier », édition Barbedienne signée Pierre-Jules Mêne (1810 - 1979)

Très jeune, Pierre-Jules Mêne est imprégné du goût de son temps. Il collectionne les estampes d’Horace Vernet, peintre bercé d’orientalisme, peignant et dessinant des chevaux arabes nerveux comme on les aime alors. Mêne, s’il commence en modelant des sujets pour la porcelaine, ne tarde pas à s’essayer au bronze et se distingue rapidement avec ses sculptures animalières. Sous un Second Empire friand de ces sujets, les œuvres de Mêne ne rencontre pas seulement un succès d’élite mais aussi un succès populaire : les rééditions sont nombreuses en petits formats, ce qui donne beaucoup d’intérêt à notre bronze dont le format important n’est pas commun dans la production de l’artiste.
Ce dernier, à l’instar d’Antoine-Louis Barye, avait fait l’acquisition d’un atelier pour y installer sa propre fonderie dans laquelle il éditait ses bronzes ainsi que ceux de son gendre, le sculpteur Auguste Cain. Pourtant, quelques fontes Barbedienne de la fin du XIXe siècle donnent vie à l’œuvre de ce sculpteur remarquable.
Ici, le sujet mêle l’orientalisme et la sculpteur animalière, réunissant deux thèmes chers à Mêne et dans lesquels il excelle. On admire la musculature tendue de la monture, l’aisance et l’assiette du cavalier, stable sur sur sa selle quels que soient les mouvements rapides de son cheval. Le cavalier émérite ne regarde d’ailleurs pas devant lui mais bien le faucon qui se pose sur son gant. Entraîne-t-il l’oiseau à la chasse ? À moins que le fauconnier ne lâche le rapace bientôt ? La scène saisie ne nous l’indique pas mais le mouvement plein d’énergie et de fougue caractérise sans aucun doute ce bronze à patine mordorée et en parfait état.