Paire de cornes à boire de corporation, XIXe siècle

Il fut un temps où être artisan signifiait entrer dans une communauté aux règles et aux traditions bien ancrées. L’apprenti travaillait de longues années auprès de son maître avant de pouvoir, peut-être, devenir maître à son tour… Mais les places étaient chères et les exigences de la corporation élevées ! Il fallait soigner son chef d’œuvre avant de pouvoir enfin siéger.
On devine bien la joie et la fierté que ce devait être d’être accepté maître après tant de difficultés !
La peinture a transmis le souvenir de cette tradition et nos deux cornes à boire trouvent leur modèle parfait dans une huile sur toile de Willem Kalf (1619 – 1993) peinte vers 1653 et intitulée Nature morte avec la corne à boire de la corporation des archers de Saint-Sébastien, un homard et des verres.

Willem Kalf, Nature morte avec la corne à boire de la corporation des archers de Saint-Sébastien, un homard et des verres. Circa 1653. National Gallery, Londres

Évidemment, il s’agissait d’un moment à célébrer et les cornes de corporation sont les souvenirs de ces moments festifs. Les deux que nous présentons sont en tous cas, le souvenir de leurs ancêtres car elles furent créées au XIXe siècle, époque où les corporations ont été abolies depuis au moins un demi siècle !
Pourtant, les traditions demeurent encore et terminer son apprentissage pour s’installer artisan est toujours l’occasion de réjouissances. Ces deux cornes, dans leur monture argentée de style néo-renaissance, laissent un espace libre sur le cartouche central, prêt à recevoir le nom de l’heureux élu et la date qui marque son entrée dans la communauté.