Lutrin ou pupitre d’église, XIXe siècle

Si cet objet peut parfois recevoir la dénomination de lutrin, celle de pupitre est plus appropriée. En effet, les deux objets permettent la lecture des livres sacrés, or dans les églises le pupitre est ordinairement mobile tandis que lutrin est presque toujours fixe et placé au milieu du chœur. Ainsi, le pupitre est destiné à la lecture de l’épitre et à celle de l’évangile tandis que le lutrin est réservé à celle des livres de chœur. Pour faciliter la lecture, un grand chandelier était souvent placé à côté du pupitre. Cette disposition particulière encouragea l’emploi de matières reflétant la lumière – comme ici le bronze doré – dans la conception de l’objet, mettant ainsi en valeur le livre qu’il portait.

Véritable création artistique du XIXe siècle, notre lutrin est entièrement imprégné de ce goût néogothique inspiré par les travaux de Mérimée : les cabochons à la manière des pierres précieuses des châsses religieuses captent la lumière et dirigent le regard vers ces médaillons d’émaux peints évoquant les personnages fondateurs du culte chrétien. Ce « retour aux sources » élégant emprunte des matériaux nobles comme le bronze doré et les émaux peints mais sans avoir la prétention des objets liturgiques trop précieux et trop pompeux du XVIIIe siècle, c’est sûrement la raison pour laquelle (en plus du coût) on substitue aux pierres précieuses des cabochons de verre coloré.